31 de março de 2010

Lido no Libération de hoje : Goa, une enclave portugaise au cœur de l’Inde












Où suis-je ?
Dans les rues, sur la route, plus de klaxons frénétiques, de vaches désorientées qu'il faut sans cesse éviter, plus de saris éclatants, d'hommes en longhis, de temples aux clochettes stridentes, de crachats rouges de bétel, de petites échoppes de chaï disséminées ça et là et si pratiques, plus de samousas pour les petits creux de la journée, de chapathi, de curry de légumes, d'ordures jonchant les rues, plus de dromadaires degingandés ou d'éléphants majestueux....
Descendu de mille deux cents kilomètres, au sud du Rajasthan, six cents au sud de Bombay : GOA, et sa capitale, PANJIM, un sud méridional.
Une enclave portugaise indépendante depuis presque cinquante ans mais si imprégnée encore de la présence lusitanienne.
Des églises comme s'il en pleuvait, hautes et imposantes à faire pâlir bien des cathédrales du vieux continent, des odes à la démesure dans lesquelles les fidèles participent à l'office jusque sur les parvis, dehors, tant elles réunissent de fervents croyants...
De l'excentricité de l'Hindouïsme, on a gardé le penchant pour les couleurs, les offrandes de fleurs, les lampes à huile, les petits autels disséminés partout dans les rues, sur les bords de route.
Rien n'est de trop pour dépasser l'austérité de nos lieux de culte européens.
A se demander en les voyant se signer à chaque calvaire, crucifix, autel ou église croisé sur leur chemin, qui est la véritable fille ainée de l'Eglise !
Tout me ramène à une vague culture méridionale, du Portugal bien sûr, mais aussi de l'Espagne, en passant par l'Italie ou la Grèce, voire par certains aspects à Cuba.
Les "mamas", cheveux coupés courts ou indéfrisable, jupes et chemisiers, discutent dans la rue, à l'ombre d'une ombrelle, les filles en T Shirt et jean moulant tenant leur fiancé par la main et n'hésitant pas l'embrasser en pleine rue, l'alcool qui coule à flot, les publicités pour la bière locale, la Kingfisher, fleurissant sur les murs...
Autant d'outrages aux bonnes moeurs indiennes.
Car je suis tout de même en Inde contrairement à ce que mes yeux me montrent.
Bien sûr, quelques rickshaws roulent ça et là et les échafaudages de bambous me rappellent d'autres façades indiennes.
Mais où est passée l'Inde ?
Celle que je connais, avec tous ses défauts.
Et que j'aime.